35. les bras ouverts d'un fjord

Publié le par L'homme Qui

                                                                                     Bergen, 8 novembre 2002



Scandinavia

Scandinavie

encore un joli nom à faire rêver son monde

le soleil pâle d'après bruine ou une autre brume aguicheuse


dans son fjord et seule avec moi ma nouvelle hôte est une chanson silencieuse

une musique dont je ne sais le temps

mais sur ses airs imaginaires

aligné d'encre bleue

je baigne de plus bel mes devenirs au monde


car en le voyageant je vis

et en vivant je vais

mais juste là où ça le chante

et puis re deviens mes écrits


la seule force des mots est dans l'art de les vivre

l'art de voir venir et aller

voir ailleurs et re vivre

d'écrire en marche

en vers

et toujours loin décrire

les jours avec ou sans

d'une vie qui s'en re vient nous y voir


dans les pas l'un de l'autre

dans les pas de côté

les coteaux tracés d'un compas

ou les hauts plateaux incompris

de ma chaussure boulimique à ma maigre semelle,

du sol encore et puis du ciel

et les petits soirs dans les grands aux chevets des matins


et quand l'écrit vain voyageur

me poursuit encore un peu plus

au quotidien je suis le monde

je le suis s'inachever

de mes détours

si ombreux et si nombreux à me poursuivre en retour


juste là où ça le chante à l'hiver et à l'avant

deux fois novembre m'est redonné

l'attention du vieux continent agrippée par sa face nord


de bonne heure aujourd'hui alors

à l'escalier des longs demains

jusque là où ça les chante je m'en vais marcher sur l'Europe


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M
Une personne m'a recommandé votre blog...Heureuse de cette découverte. Je n'ai pas encore tout lu, mais je reviendrai.<br /> J'adhère profondément. Merci pour ces mots, qui se baladent et jouent au gré de la plume.<br /> - Mèl -
Répondre
L
<br /> <br /> Bonsoir Mèl,<br /> Je profite de la pluie bolognaise pour rattraper le train de mes messages en retard et pour vous remercier de votre adhérence à ma prose. "Ecoute petit homme" entrevu sur votre bolg est une très<br /> belle découverte.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
J
Depuis votre fjord norvégien, votre flot est un véritable ras-de-marrée, pour ne pas dire un tsunami. Je voyage en vous lisant, et très loin même. Mais je dois dire aussi que c'est un gros remu-méninge de vous suivre. Cette étape là, ou en tout cas ce texte-ci, est vraiment différent des derniers posts. À la fois c'est impressionnant mais aussi c'est moins pénétrable. C'est un point de vue très subjectif et qui n'enlève rien aux qualités de ce poème mais en lecteur de vos carnets j'ai tout de même une préférence pour vos récits islandais.<br /> Ceci dit, j'attends impatiemment la suite...<br /> A bientôt donc!
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L
<br /> Merci Jens, je ne suis pas surpris de ce contraste. La voie de la poésie est souvent moins pénétrable, elle s'adresse d'abord à soi. Souvent, j'ai besoin d'écrire comme ça. Entre l'écrit pour moi<br /> et l'écrit au lecteur ce blog soulève un dilemme emplumé.  Au risque de décevoir ou même de ne parler carrément chinois, je privilégie toujours mon intention première. Le ressenti, le<br /> souvenir, et l'évocation personnelle dans les echos du récit. C'est un des paradoxe peut être de ces carnets en ligne. J'aime à les partager mais seulement en miroire aux traces intérieurs du vécu.<br /> <br /> <br />
E
" La seule force des mots et dans l'art de les vivre"<br /> <br /> Mais la force des votre et de faire re-vivre,<br /> vos moments de poète-explorateur de sens.<br /> <br /> Fragrance de solitude mais<br /> soliloque altruiste du partage des choses.<br /> <br /> Je continue encore à marcher sur vos pas de toile,<br /> voyageant en silence spectatrice curieuse.
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L
<br /> Les choses que l'on partage nous grandissent d'autant.<br /> Ça vaut pour la poésie, la vie, le monde le passé, le présent ou les errances solitaires.<br /> <br /> <br />